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ISIS-SE : DIX ANS ET DES REVES D’OR

© ISIS-SE

La célébration au début de l’année des dix ans de l’Institut Supérieur de l’Image et du Son, Studio Ecole (ISIS-SE) de Ouagadougou a été l’occasion de souligner une vraie success story. Qui a renforcé l’empreinte du Burkina comme pays du cinéma, d’où sont sortis des réalisateurs aussi prestigieux qu’Idrissa Ouédraogo ou Dany Kouyaté. Ses étudiants sont issus de 18 pays d’Afrique et ont enrichi le catalogue de l’institution du nombre impressionnant de 80 films. L’école est partenaire d’Africalia qui la soutient entre autres par des bourses en Europe à ses étudiants. Cela a été le cas notamment de Jean Baptiste Pazouknaam Ouedraogo, premier prix, meilleur film de fiction court-métrage (catégorie films d’Ecoles) au FESPACO 2013.

Outre les bourses d’étude, l’aide la plus significative d’Africalia, souligne Dorine Rurashitse (gestionnaire programme), dont peuvent directement bénéficier tous les étudiants, concerne le remboursement de 75% de leurs frais d’inscription en 2ème et 3ème année et l’organisation de masterclasses.

La réputation d’ISIS comme grande école de cinéma est acquise mais son ambition va beaucoup plus loin. Comme le souligne son délégué général, Souleymane Ouédraogo, l’institution veut, au moment où les salles de cinéma disparaissent, se positionner dans la Télévision Numérique Terrestre, développer une formation continue pour les professionnels africains du secteur et devenir un acteur économique à l’échelle continentale.

Afin d’en savoir plus sur l’ISIS, ses 10 ans et ses futures ambitions, lisez l’article de Saïdou Alceny BARRY ci-dessous ou téléchargez le au format pdf en cliquant ici.

 


 

ISIS-SE : DIX ANS ET DES REVES D’OR

L’Institut supérieur de l’image et du son, studio-Ecole (ISIS-SE) de Ouagadougou a soufflé ses 10 bougies en ce début d’année 2017. Du 31 janvier au 4 février 2017, la célébration a oscillé entre acquis et ambitions, car l’ISIS-SE entend s’inscrire de plain-pied comme un acteur majeur dans l’audiovisuel en Afrique.

10 ans et que de chemin parcouru et d’acquis engrangés. De son bilan, l’ISIS-SE n’a pas à en rougir, il doit plutôt éprouver de la fierté. En effet, en une décennie, des étudiants de 18 nationalités ont fait leurs armes dans les métiers de l’audiovisuel, ce qui confirme la vocation continentale de l’institut. 80 films d’étudiants inscrits dans le catalogue de l’école, ce qui est une gageure pour une école si jeune. Car 10 ans dans la vie d’une école, c’est  peu.

L’ISIS-SE est né du besoin de doter le Burkina et l’Afrique d’une école de formation au regard du vide laissé par l’INAFEC (Institut africain des études cinématographiques). Une école qui a donné au monde des cinéastes comme Idrissa Ouédraogo ou Dani Kouyaté.

L’institut est devenu un pôle d’excellence. En 2013, un des étudiants de l’ISIS-SE, Jean Baptiste Pazouknaam Ouédraogo a remporté le premier prix, meilleur film de fiction dans la catégorie « Films d’écoles » au FESPACO. Son court métrage lauréat, « Une partie de nous » présente une réflexion sur l’interdépendance entre l’homme et la nature. Le jeune réalisateur se souvient: « J’ai bénéficié grâce à Africalia, d’une bourse d’études pour le brevet de technicien supérieur (BTS) et la licence ainsi que le financement de mon film de fin d’étude ».

En 2015, c’est un documentaire « Je danse donc je suis » de Aissata Ouarma, un autre produit de l’ISIS-SE qui rafle le premier prix des « Films d’écoles » au FESPACO. Les productions des élèves de l’ISIS-SE ont reçu des récompenses un peu partout dans le monde grâce à une formation performante qui allie la théorie à la pratique, avec l’appui de partenaires comme Africalia, qui a accompagné l’ISIS-SE depuis son ouverture en 2007.

Un appui multiforme selon Dorine Rurashitse, la responsable Afrique de l’Ouest et Centrale : « Africalia soutient l’ISIS-SE à travers le remboursement de 75% des frais d’inscription des étudiants en 2ème et 3ème année ; l’organisation de master class avec des experts pour prolonger les cours théoriques ; la coproduction des films de fin d’année et des bourses de stage offerts à des étudiants pour s’enrichir d’expériences en Afrique».


L’ISIS-SE rêve de l’Etalon d’or en 2019

Si l’ISIS-SE a conscience du chemin parcouru, le Délégué Général de l’Institut, Souleymane Ouédraogo ne s’y attarde ; il a plutôt les yeux rivés sur le futur. « Demain se prépare aujourd’hui » est son crédo et les célébrations ont été des moments de réflexions pour positionner l’institut dans l’environnement audiovisuel actuel car en 10 ans, le monde a connu des mutations intenses et rapides et l’ISIS-SE doit se préparer pour le « monde qui vient ».

Pour cela, il compte avec l’appui de l’Etat burkinabè et des partenaires doter l’ISIS-SE d’un plateau à la hauteur des technologies nouvelles et l’ouvrir aux professionnels, pour prendre en compte l’environnement socio-professionnel et technologique.

En effet, avec l’environnement actuel où les salles de cinéma ferment les unes après les autres, où on assiste à l’irrésistible ascension de la télé comme premier espace de diffusion de l’image et à l’avènement de la Télévision numérique terrestre (TNT), l’ISIS-SE se doit d’augmenter les effectifs, réorienter et renforcer son programme de formation et élaborer un programme de formation continue pour les cinéastes professionnels et pour les chaines de télévision locales. Il s’agit de les outiller dans la production de contenus, l’élaboration des grilles des programmes et leur marketing ainsi que la formation dans l’infographie, le décor, etc.

L’autre grand chantier est la plateforme de convergence qui ambitionne de  mettre en relation les étudiants, les aînés et l’ISIS-SE dans un rapport triangulaire, une configuration en forme de fusée pour booster la qualité des réalisations. Il s’agit de mettre l’expertise des aînés à la portée des étudiants en formation et ceux qui sont sortis dans l’écriture de scénarios, la réalisation et la distribution.

L’ISIS-SE va œuvrer à intéresser les banques, les entreprises et les partenaires au financement de projets bancables. C’est une vision holistique qui vise à allier la créativité des jeunes à l’expertise des aînés dans une démarche innovante, en l’inscrivant dans un modèle économique viable. Après une décennie, l’institut fait sa mue et entend jouer dorénavant dans la cour des grands.

Africalia aussi, après un partenariat de 10 ans avec ISIS-SE que le premier responsable de l’institut juge « énorme en termes de contribution », estime qu’il est temps de réorienter sa collaboration. A partir de 2019, elle va accompagner l’ISIS-SE à travers des actions de réseautage, de lobbying et de plaidoyer.

Après 10 ans d’existence, l’ISIS-SE est plus que jamais déterminé à s’inscrire comme un pôle d’excellence et contribuer au renouveau du cinéma africain. Sans l’avouer, on sent que le Délégué Général est porté par un grand rêve, celui de voir un ancien étudiant de l’ISIS-SE brandir l’Etalon d’or de Yennenga au prochain FESPACO 2019. Un rêve possible dans le cadre de la plateforme de convergence et qu’Africalia serait certainement heureux d’aider à faire advenir.

 
Saïdou Alceny BARRY

© J.P.B Ouedraogo

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